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Salaires, précarité, statut, déménagement : beaucoup de questions mais très peu de réponses

jeudi 18 novembre 2010

Compte rendu SUD du Comité d’entreprise du 18 novembre 2010

Une audition de l’intersyndicale AFP au Sénat, une assemblée générale du personnel mardi 16, un Comité d’entreprise jeudi 18, avec une réunion du Comité sécurité, hygiène et conditions de travail ce matin : l’actualité syndicale et sociale à l’AFP est fournie.
 
Pour autant, on n’arrive toujours pas à recevoir beaucoup de réponses à nos questions et encore moins à nos revendications !
 
Voici quelques points saillants de l’actualité de ces derniers jours :
 

Salaires

Suite du feuilleton de l’accord national bâclé sur les salaires et du pseudo-accord censé l’adapter aux besoins spécifiques de l’AFP, ce dernier ayant été négocié et signé par les seuls SNJ et CFDT.
 
Comme il se doit, les trois autres syndicats majoritaires (CGT, FO et CGC) l’ont contesté, mais la direction a décidé de passer outre et de l’appliquer unilatéralement. En avant pour la prime de 27,50 euros pour les bénéficiaires de l’accord, véritable usine a gaz qui nous sort de la grille de la presse parisienne ! Cf notre texte du 10 novembre.
 
Lors du CE d’hier, plusieurs élus ont fait remarquer que la direction n’a tout simplement pas le droit de jeter par dessus bord l’usage de longue date qui fait que nos salaires soient alignés sur une grille nationale : par conséquent, elle peut bien nous accorder une petite prime, mais elle est obligée en plus d’appliquer l’accord national faute de l’avoir dénoncé dans les formes. A suivre...
 

Précaires

L’inspecteur du travail était dans nos murs le 28 septembre ; il a demandé à la direction de lui fournir une radiographie complète de la précarité dans un délai d’un mois.
 
Nous serons bientôt deux mois après et nous ne voyons toujours rien venir. Interrogé sur ce point lors du CE, Emmanuel Hoog a vaguement évoqué un "volet social" qu’il aurait l’intention de présenter lors du CE... du 16 décembre.
 
Quant au DRH Jean-Louis Vidot, qui devrait normalement être en première ligne sur cette affaire, il n’a pas dit un mot pendant toute la réunion.
 

Statut

 
L’AG de mardi, consacrée aux nouvelles menaces qui pèsent contre le statut de l’AFP, a attiré un peu plus d’une centaine de personnes malgré la difficulté pour bon nombre de salariés, notamment des journalistes, d’assister à ce genre d’événement depuis le déménagement rue Vivienne.
 
Les syndicats qui avaient appelé à l’assemblée - CGT, FO, SUD et CGC - ont bien entendu participé, ainsi que le SNJ. Par contre la CFDT, qui boycotte depuis plusieurs semaines les initiatives intersyndicales, s’est abstenue de prendre la parole ; ses déléguées syndicales ont d’ailleurs quitté la salle avant la fin.
 
A noter l’intervention percutante de Samir Douaihy, au nom de l’Association de défense de l’indépendance de l’AFP (ADIAFP). Cf. la lettre ouverte aux parlementaires "L’indépendance de l’AFP est la condition même de son développement".
 
Lors du CE de jeudi Emmanuel Hoog a préfacé ses remarques sur le statut en disant "je ne sais pas trop quoi vous dire". Nous lui avons fait remarquer qu’il semblait avoir beaucoup de choses à dire sur le sujet en d’autres lieux - devant les Commissions des affaires culturelles du Sénat et de l’Assemblée, lors des Assises du journalisme mardi dernier à Strasbourg et également dans les réunions bilatérales diverses et variées qu’il semble préférer de loin aux échanges en CE (liens web en bas de ce message).
 
Nous avons énuméré les préconditions minimales requises pour tout projet de changement du statut de l’Agence : renforcer l’indépendance, être relié à une vraie stratégie d’entreprise, être approuvé très majoritairement par le personnel lors d’un référendum, recueillir un consensus également très large au parlement et aller de pair avec la résolution des principaux problèmes sociaux de l’AFP (précarité, statut des personnels, salaires, etc.).
 
Concernant la composition du Conseil d’administration, qu’Emmanuel Hoog présente comme le coeur de son projet de réforme, nous l’avons interrogé sur le rapport qu’il a commandé au constitutionnaliste Guy Carcassone et qui démontrerait que le statut serait contraire à la constitution, les administrateurs presse étant à la fois juges et parties.
 
Emmanuel Hoog nous a affirmé qu’il avait décidé de commander ce rapport afin de répondre à l’étude publiée début septembre par le SPQN, patronat de la presse quotidienne nationale. ("La liberté et le pluralisme des entreprises d’information, "menacés" par le développement par l’AFP" - cf. Asap).
 
Ce qui nous a paru bizarre, car l’étude de la PQN porte sur le désir affiché de M. Hoog de vendre des produits AFP directement aux particuliers et non pas sur la composition du CA ! M. Hoog a toutefois accepté de fournir aux élus les deux documents en question.
 
Egalement sur la composition du CA, un représentant FO a dit fort justement que les administrateurs des médias français n’y étaient pas en tant que "clients", mais en tant que garants de l’indépendance de l’agence. Ce qui inciterait non pas à modifier le statut, mais à revenir à son esprit véritable. 

Déménagements

Lors du CE, le déménagement d’une partie de la rédaction rue Vivienne a donné lieu à des échanges pour le moins animés, les principaux griefs concernant bien entendu la logique rédactionnelle et aussi l’éclairage, le bruit, la sécurité et le chaud et le froid.
 
Il semblerait qu’on ait emménagé dans des locaux qui n’avaient pas été paramétrés pour une présence H24 et 7/7, que les services techniques et les moyens généraux n’ont pas été suffisamment impliqués et que les divers travaux nécessaires pour résoudre les problèmes pratiques risquent de coûter cher.
 
"Qu’est-ce que c’est que ce travail ?" s’est exclamé un représentant des cadres techniques, alors que la déléguée SNJ-CGT a qualifié l’ensemble de "catastrophe".
 
"Nous avons une marge de progression", a reconnu Emmanuel Hoog, avant de présenter un document concernant le projet de rénovation et de réinstallation des services au siège.
 
Ce projet concerne les sept étages mais pas les sous-sol ; le document annonce l’installation définitive au siège des services suivants :
 
"Economie, social, politique, infos génés, société, ingénierie, réseau, redchef technique, direction de la rédaction, présidence, direction générale, direction de la communication, direction de l’information, salle du conseil, ATOC, commercial, marketing, commercial photo, paye, DRH, administration du personnel, affaires sociales, Fondation AFP, SSI, bureau de Paris, communication, centre de gestion technique, achats, compta Europe, compta Afrique, informatique de gestion, medialab, locaux syndicaux."
 
La liste doit également inclure la documentation texte et le standard.
 
Selon le planning, l’agence abandonnera les locaux du Palais Brongniart le 31 décembre de cette année et quittera la Rue de la Bourse, où certains services seront installés temporairement en "zone tampon", le 31 décembre 2011.
 
Coût estimé de l’investissement : 7,5 millions d’euros avec un calendrier qui s’étalerait sur environ 14 mois, à condition de pouvoir procéder dans les temps aux études "amiante".
 
Pour ce qui concerne la logique rédactionnelle de l’ensemble, l’adjointe du directeur de l’information a affirmé que l’on pouvait déjà constater une amélioration dans la communication entre les divers services.
 
"Et que fait-on si on s’aperçoit, avec le temps, qu’on a fait fausse route ?", avons nous demandé. "Pourquoi pas, dans ce cas, revenir en arrière et réinstaller les principaux services rédactionnels au siège ?"
 
"Ce n’est pas quelque chose que j’envisage", a répondu succinctement Emmanuel Hoog.
 
David Sharp (élu CE) et Claus Tulatz (représentant SUD)
 
SUD-AFP, le vendredi 19 novembre 2010

 
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