Une bonne soixantaine de personnes ont assisté hier à l’assemblée générale appelée par quatre syndicats à propos des projets de la direction pour notre immeuble du siège et les suites du déménagement rue Vivienne.
Comme nous l’avons souligné lors de cette réunion, le rapport de forces n’est clairement pas en faveur d’un coup de semonce à court terme sur les projets contestables et toujours plus incohérents de la direction.
Il est donc vraisemblable que le projet, conçu à l’origine par Pierre Louette, qui consiste à installer les services du Marketing et du Commercial au deuxième étage de notre immeuble historique de la place de la Bourse, sera mis à exécution. Les instances représentatives du personnel, dont le Comité d’entreprise qui se réunit ce jeudi et le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail qui est convoqué mercredi 31 octobre, ne seront plus en mesure de bloquer ces décisions.
Le sort du dernier grand espace au siège, qui aurait pu accueillir au moins une partie des services rédactionnels déménagés rue Vivienne depuis deux ans, sera donc scellé, du moins pour les quelques années à venir.
Et pourtant, comme un représentant SUD l’a souligné lors de l’AG, de très nombreux salariés sont mécontents de la situation actuelle, et souhaiteraient une "mise à plat" des divers projets de déménagement/aménagement parisiens. Malheureusement, ces salariés ne s’expriment pas tous, loin s’en faut, auprès des syndicats ou en assemblée générale.
Il faut dire aussi que les effets mêmes du déménagement rue Vivienne, sans oublier l’introduction de technologies telles qu’IRIS et le site intranet ASAP-2, n’ont rien fait pour promouvoir l’unité du personnel.
Effets voulus, sans doute : depuis plus de deux ans nous avons perdu le lieu symbolique et central qu’était la grande salle du 3ème étage, facile d’accès pour tous à l’heure des assemblées générales.
De même, il est devenu de plus en plus difficile pour les salariés et leurs syndicats de communiquer en interne - paradoxe à l’heure où l’AFP s’affiche sur Internet et Facebook, mais n’a même pas essayé de fournir le moindre "réseau social" en intranet.
Selon SUD, cependant, il serait trop facile d’attribuer la responsabilité de ce qu’il faut bien appeler un échec à la seule direction et à sa stratégie de dispersion du personnel.
Les syndicats aussi portent une part de responsabilité : faut-il rappeler que tous les élus du CE sauf un ont voté en faveur de la signature du bail de la rue Vivienne en mai 2009 ? La plupart l’ont regretté depuis.
SUD, qui n’a eu de cesse de chercher un consensus au niveau intersyndical, regrette que deux syndicats parmi les mieux implantés dans la rédaction n’ont même pas voulu participer, hier, à un débat ouvert qui nous a paru essentiel, et qui aurait dû impliquer l’ensemble des organisations.
Incohérences à tous les étages
Pour autant, nous restons convaincus que les salariés de l’AFP n’ont pas dit leur dernier mot sur l’organisation de plus en plus incohérente des services de l’agence.
L’installation de la nouvelle Direction du marketing et des affaires commerciales au cœur du siège historique est une absurdité sur les plans pratique et rédactionnel - on a suffisamment fait remarquer que les locaux de la rue Vivienne ne sont pas conçus pour un fonctionnement "H24", alors que l’immeuble du siège l’est.
Loin du "grand plateau multimédia" fantasmé par Pierre Louette en 2009, l’AFP se retrouve avec des services rédactionnels parisiens de plus en plus dispersés (et donc de plus en plus coûteux en frais de fonctionnement). La Photo est coupée en au moins quatre entités situées à des distances considérables les unes des autres. Pour ce qui concerne les services texte, ce n’est pas la création subite d’une "Direction France" qui va résoudre l’incohérence de l’ensemble.
En même temps, il est évident qu’il serait inacceptable de condamner des services "non-J" comme les commerciaux et les équipes marketing à occuper des locaux non adaptés.
C’est pourquoi SUD continuera à réclamer une "mise à plat" de l’ensemble du projet. Il ne doit y avoir aucun tabou : y compris sur l’idée de quitter, un jour (et le plus vite possible) , les locaux inadaptés de la rue Vivienne.
Comme nous l’avons écrit avec la CGT, Force Ouvrière et la CGC-Presse : "Refusant l’éclatement de l’agence, nous affirmons que le coeur de la rédaction doit être installé dans l’immeuble historique du siège et que tous les salariés parisiens de l’AFP, quelle que soit leur profession, doivent rester à proximité de la place de la Bourse dans des locaux qui respectent toutes les normes de confort au travail."
Ce combat - qui est une affaire de simple bon sens - ne s’arrêtera pas cette semaine, ni la semaine prochaine. Le personnel n’a pas dit son dernier mot !
SUD-AFP, le mardi 23 octobre 2012