Deux organisations syndicales (le SNJ et la CFDT) et la Société des journalistes (SDJ) ont voté avec de nombreux membres de la hiérarchie (direction, chefs de service…) CONTRE la grève proposée par les syndicats CGT, FO, SUD et CGC. Ci-après le communiqué intersyndical cosigné par SUD-AFP :
Communiqué des syndicats CGT, FO, SUD de l’AFP
Lors de l’Assemblée générale qui s’est tenue mardi au siège, les syndicats CGT, FO, SUD et CGC ont appelé à un arrêt de travail de 24 heures sur les fils France de l’AFP, à compter de ce mardi, pour exiger le gel du plan province et le retrait de ce projet de l’ordre du jour du Comité d’entreprise prévu jeudi.
Le vote à mains levées organisé sur cette proposition à l’issue de l’Assemblée générale a donné 64 voix contre, 52 voix pour et 3 abstentions.
La consultation organisée dans les bureaux de province a donné au total 60 voix en faveur de l’arrêt de travail, 25 voix contre et 23 abstentions.
Au total, il y a eu 112 voix en faveur de la grève, 89 contre et 26 abstentions.
Ces résultats traduisent le rejet par une grande partie de la rédaction et notamment par les journalistes des bureaux de province, premiers concernés, du plan de la direction.
Malgré ce résultat favorable à la grève, les syndicats CGT, FO et SUD ont décidé de surseoir au mouvement d’arrêt de travail.
En effet, l’appel de deux syndicats à voter contre la grève ne crée pas les conditions d’unité minimum, nécessaire à l’efficacité du mouvement.
Les syndicats CGT, FO et SUD le déplorent car ils considèrent que seule l’unité des syndicats peut permettre de s’opposer efficacement au plan province et à la stratégie de diversification des activités de l’AFP uniquement par des redéploiements.
De l’aveu même du PDG, cette politique va se traduire par de nouvelles suppressions de postes dans les services rédactionnels, voire la disparition de services "n’ayant plus de raison d’être" à l’étranger.
Les syndicats CGT, FO et SUD appellent l’ensemble des journalistes de l’AFP à signer massivement la pétition refusant cette stratégie, approuvée par l’ensemble des syndicats et dont le texte suit.
PETITION
Nous, journalistes, cadres, techniciens et employés de l’Agence France Presse refusons la perspective de nouvelles aggravations de nos conditions de travail, de nouveaux allongements d’horaires et de nouvelles pressions et surcharges visant à encore plus de productivité qui résulteront des suppressions de poste dans nos services et bureaux pour créer de nouveaux produits.
Nous voulons tous d’un développement (texte-photo-video-infographie-multimédia) de l’AFP mais nous ne pouvons accepter une diversification à effectifs constants, comme le voudrait le PDG. Quand il s’est agi de développer un service photo internationale, on n’a pas pris les postes de photographes sur le reste de la rédaction !
Nous refusons aussi la suppression de postes de reporters au profit de "coordinateurs", certes nécessaires, mais susceptibles de devenir très vite, en l’absence de journalistes reporters, uniquement des agrégateurs de contenus en abandonnant la tâche fondamentale de l’agence de rechercher et diffuser une information originale, indépendante et vérifiée.
A l’heure de grandes manoeuvres de regroupements dans la presse de province et les tentations de syndication encouragées par l’apparition d’un noyau dur possible autour du tout nouveau AP-Bolloré-Eveno, l’AFP peut être appelée à rester le seul organe d’information indépendante sur l’actualité en France.
Dans ce contexte, l’affaiblissement de nos bureaux régionaux par des suppressions d’effectifs, première étape du plan de "redéploiements" de la direction, est inacceptable.
Nous exigeons par conséquent :
• Une information sur le nouveau COM pour les cinq ans à venir et ses exigences éventuelles en matière sociale.
• Une annulation du plan de création de nouveaux postes pour de nouveaux produits par suppression systématique de postes rédactionnels, notamment dans les bureaux régionaux de province. De nouveaux produits doivent générer un chiffre d’affaires et justifier des postes.
• La préservation de notre réseau en France et à l’étranger pour nous permettre de faire notre métier : recueillir l’information et la diffuser à tous et non créer par exemple des questionnaires à vocation marketing douteuse sur le net ou simplement agréger des contenus pour complaire aux exigences réelles ou supposées de clients, de modes ou de puissances financières ou politiques.
Le 22 Janvier 2008 (CGT, FO, SUD)
Sur le même sujet :
Deux communiqués s’opposant aux votes à main levée en assemblée générale et réclamant le bulletin secret :
- Communiqué de la SDJ (Société des Journalistes) de l’AFP
- Communiqué du SNJ-AFP