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Province : simulacre de négociation et politique du fait accompli !

mercredi 9 janvier 2008

Lors de la 2eme réunion sur la Province mardi (8 janvier), la Direction a maintenu ses propositions de supprimer cinq postes de l’actuel dispositif en Province pour en redéployer quatre à la vidéo et un au service anglophone. Parmi eux figurent deux nouveaux postes de détachés : Clermont Ferrand et Besançon.

La Direction a donc maintenu intact son plan initial qui va se traduire par un poste en moins dans 5 bureaux régionaux (Rennes, Lyon, Toulouse, Marseille, Strasbourg) sans tenir compte des demandes des syndicats et sans prendre aucunement en considération les motions de bureaux qui globalement avaient fait part de leur refus des réductions d’effectifs.

Les nouvelles propositions de la Direction marquent même une aggravation par rapport au projet antérieur.

Pire. Alors même que le CE visant à donner un avis sur l’ensemble du plan n’est pas convoqué, la direction a acté mercredi (9 janvier) un de ces redéploiements en affichant un poste de coordinateur vidéo à Washington (vacance de poste 005J), gagé sur la suppression du poste de détaché à Rouen !

CLERMONT :
Dans le nouveau projet, le poste détaché de Clermont (dépendant de Lyon) est supprimé pour créer un poste de coordinateur vidéo Province à Lyon. Pourquoi à Lyon ? Et pourquoi pas au service vidéo à Paris où le manque d’effectifs se fait sentir entraînant de longues journées de travail, ont demandé les syndicats sans obtenir de justification sérieuse.

La disparition du détaché à Clermont va entraîner ipso facto une absence totale de l’AFP de Lyon à Bordeaux, Brive étant par ailleurs supprimé et rattaché au bureau régional. .

La motion du bureau de Lyon soulignait pourtant que l’absence d’un détaché à Clermont "transformerait la couverture de l’Auvergne en repiquage de la presse locale avec les retards et les approximations qui en découlent".

BESANCON :
Autre mauvaise surprise : le bureau de Besançon - dont le projet de suppression il y a deux ans avait provoqué une grave crise à l’agence - ne sera plus attribué à un journaliste statut siège mais à un pigiste. Le rattachement de Besançon à Strasbourg n’est qu’un retour à la normale, mais la précarisation de ce poste fait revenir le curseur deux ans en arrière.

MONTPELLIER :
La Direction a également proposé - sans en avoir préalablement averti les intéressés - le rattachement du poste de Montpellier (dépendant actuellement de la direction régionale de Marseille) à la Direction de Toulouse, pour la couverture texte et photo. Quant au poste de Perpignan, sa suppression est maintenue sans renfort de la rédaction à Toulouse, malgré les demandes réitérées des syndicats et du bureau, notamment en raison d’une couverture sportive (rugby) abondante.

Dès la nouvelle du projet de transfert de Montpellier connue, les rédactions de Marseille et Toulouse ont fait part aux syndicats de leur vive opposition.

Pour les autres bureaux, les positions de la Direction n’ont pas varié d’un iota.

MARSEILLE :
Suppression d’un effectif (à Marseille ou à Nice) pour créer un poste d’anglophone alors qu’il existe déjà une pigiste anglophone.

RENNES :
Suppression du poste de Rouen, la couverture de la Haute-Normandie sera confiée -comme elle l’est actuellement depuis de nombreux mois- au pigiste du Havre. Ce pigiste doit obtenir un fixe garanti et être défrayé notamment pour l’installation du bureau AFP à son domicile (comme le mentionne la Convention collective). La Direction a maintenu par ailleurs sa volonté de supprimer un poste d’assistante de rédaction dans ce bureau qui couvre plus de 20 départements et où la copie sportive est importante.

LILLE :
Le poste de Reims est maintenu provisoirement (pour un an), alors que l’ensemble du bureau avait demandé la permanisation de ce poste nécessaire pour le maillage de la région qui ne possède pas d’autres détachés. Le poste d’assistante promis depuis belle lurette ne sera, selon la Direction, créé que par redéploiement, donc par la suppression pure et simple d’un autre poste ailleurs... Un redéploiement sinon rien...

***
En clair il n’y a donc pas eu de négociations pour cette deuxième séance sur la Province, la Direction se contenant de réitérer ses propositions antérieures aggravant même les choses.

Ce projet reste inacceptable en l’état, car si on le laissait s’appliquer des zones entières seraient totalement désertes sans couverture par des journalistes de l’AFP.

Comment dans ces conditions les bureaux de province pourront, comme le propose le projet rédactionnel, être plus sur le terrain, choisir et trier l’info, alors que l’on va réduire les effectifs ? La qualité du service en pâtira.

Par ailleurs, les redéploiements pour renforcer le service vidéo ne peuvent pas se faire au détriment du service général qui est la priorité rédactionnelle et commerciale de l’entreprise. Il faut créer des postes vidéo comme on a crée des postes de photographes pour avoir un service vidéo qualitativement et quantitativement viable.

Au moment où le groupe Bolloré, avec le concours de l’ancien PDG de l’AFP Bertrand Eveno veut créer, avec le rachat d’AP France, un réseau concurrent de celui de l’AFP en province et vendre de l’info light à la PQR, est-il opportun de mettre à mal notre maillage hexagonal ?

Les syndicats CGT, SNJ, FO et SUD appellent une ultime fois la direction à engager de véritables négociations, afin s’assurer le maintien en province d’un réseau permettant à l’agence de remplir ses missions d’information.

Paris, le 9/1/08