« Lorsqu’un jour férié coïncide avec le jour de repos hebdomadaire d’un salarié (jour de semaine ou dimanche), aucune journée de récupération ne sera octroyée à ce titre (valable pour tous les services en France – desk ou production – journalistes et autres catégories de personnel). »
C’est ce qu’écrit la Direction des Ressources Humaines, de la Rédaction et des Parcours Professionnels dans une note du 14 janvier 2013 intitulée « Rappel de règles relatives aux congés et absences pour maladie ».
Sur ce point, les syndicats se sont déjà exprimés, notamment lors de la dernière réunion des délégués du personnel journaliste avec la Direction.
Il ne faut pas que la Direction confonde hasard du calendrier et hasard des tableaux de service, notamment aux desks, qui fonctionnent sept jours sur sept !
Lorsqu’un jour férié tombe sur un dimanche, c’est pas de bol pour tout le monde : ce jour férié ne donnera pas droit à une récupération supplémentaire, en plus du repos le dimanche.
Par contre, lorsqu’un jour férié tombe en semaine, TOUS les membres des desks doivent avoir droit à trois jours de repos (les deux jours de repos hebdomadaire, plus le jour férié). Si non, il n’y a pas égalité de traitement et non-respect des conventions collectives, qui fixent le nombre de jours fériés auquel nous avons droit (onze par an). Sans parler du fait qu’il s’agit d’un usage d’entreprise qui est fort heureusement encore respecté dans la plupart des desks.
Absences pour maladie
« En cas d’arrêt maladie, il est indispensable de prévenir au plus tôt son supérieur hiérarchique. Puis, comme cela est prévu dans le règlement intérieur de l’AFP à l’article 14, toute absence pour maladie ou accident doit être signalée dans les 48 heures par l’envoi d’un certificat médical (y compris pour une seule journée d’absence). »
Sur cet autre sujet qui fâche, SUD tient à rappeler les points suivants :
Il est autorisé à l’Agence qu’un salarié malade puisse ne pas fournir obligatoirement de certificat médical pour une ou deux journées d’absence. Cet usage en vigueur doit perdurer, car un salarié souffrant ne peut pas toujours se rendre chez son médecin le jour même. A l’avenir, si cette pratique devait être remise en cause, il pourrait y avoir augmentation significative de la durée des arrêts maladie à l’AFP, car un salarié se rendant chez son médecin pourrait obtenir un arrêt pour non pas une journée d’absence mais pour trois jours, voire plus…
Si la Direction estime que certains salariés « abusent » des arrêts maladie d’une journée, plutôt que de pénaliser et suspecter l’ensemble du personnel de tirer au flanc, rien ne l’empêche d’écrire au « contrevenant » en lui demandant de fournir des certificats médicaux compte tenu de la récurrence de ses arrêts maladie… C’est d’ailleurs ce qui a déjà été fait par le passé, comme le montre la lettre que nous reproduisons ici. Cette lettre, datée de 1983, prouve d’ailleurs que cet usage existe depuis fort longtemps.
Enfin, si malgré tout, la Direction persiste à vouloir mettre fin à cet usage, elle doit appliquer une procédure spécifique qui n’est en aucun cas respectée avec son « Rappel de règles… » car, en effet, la Direction doit :
1) informer les représentants du personnel du projet de suppression de l’usage ;
2) informer par écrit chaque salarié concerné par ce projet ;
3) laisser un délai de préavis suffisant pour permettre d’éventuelles négociations.
La Direction n’ayant pas respecté cette procédure, la « dénonciation » à la hussarde via sa note du 14 janvier 2013 ne produit aucun effet. Par conséquent la Direction doit continuer à appliquer cet usage.
Plus généralement, si des salariés sont « régulièrement » en arrêt maladie du point de vue de la Direction, plutôt que d’y voir des salariés fainéants et fraudeurs, la Direction devrait s’interroger sur la dégradation des conditions de travail que subit le personnel (sous-effectifs chroniques dans beaucoup de bureaux et services, locaux inadaptés en termes d’espace, de luminosité, de confort climatique…).
SUD estime que la note de la Direction est un nouvel exemple du caporalisme ambiant, alors que les Directeurs devraient plutôt nous présenter un bilan de ce qui avait été prévu et de ce qui a été réalisé dans le cadre du Contrat d’objectifs et de moyens 2009-2013 (COM-2). Au moment où la Direction négocie avec le gouvernement le prochain COM et où elle force la cadence sur la mise en place d’une « Région France », qui suscite de nombreuses craintes et interrogations, la Direction doit argumenter et essayer de convaincre, au lieu d’imposer ses choix.
Il est temps que la Direction
révise ses méthodes !
Paris, le 21 janvier 2013
SUD-AFP (SUD Culture & Médias Solidaires)