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Après les belles paroles du PDG, retour à la dure réalité

mercredi 20 février 2013

"Je ne doute pas que nous serons en mesure de trouver, ensemble, les solutions" : confronté à deux grèves en 15 jours, Emmanuel Hoog n’a pas manqué de salutations "chaleureuses" à l’adresse du personnel, pour calmer le jeu avant l’élection du nouveau PDG (ou sa réélection) en mars.

Après avoir reculé sur les demandes immédiates des syndicats concernant la Région France et l’Afrique, le PDG va devoir répondre rapidement aux questions de fond. Les réunions des derniers jours (rencontre Hoog-syndicats, réunions mensuelles statutaires avec les délégués du personnel) ont déjà donné un aperçu de la dure réalité qui nous rattrape à grands pas.

Pas d’augmentations salariales en 2013

La Direction continue à utiliser la crise économique en général, et la crise de la presse quotidienne en particulier, comme prétexte pour tailler dans les dépenses. Ainsi, les seules augmentations salariales provisionnées dans le budget 2013 sont les "augmentations prévues par les grilles salariales de l’AFP en France" et les "obligations légales pour l’étranger".
Des membres de la direction nous ont confirmé ce que ça veut dire :

  • pas d’augmentation générale des salaires en 2013
  • pas de primes et promotions
  • juste le respect des plans de carrière (mais avec le "ratissage" large des primes tel qu’il est pratiqué actuellement).

Nous avons également eu confirmation que les deux hausses salariales prévues en 2013 au titre d’un rattrapage pour 2012 ne sont plus d’actualité. Pour mémoire, l’accord salarial 2012 au niveau de la Presse quotidienne nationale (SPQN) prévoyait une augmentation générale de 2%, échelonnée de la façon suivante :
+0,7% au 1er mai 2012,
+0,4% au 1er novembre 2012,
+0,4% au 1er mars 2013
+0,5% au 1er mai 2013.

Dans une note publiée le 4 juin 2012 (cliquez ici / lien Intranet), la Direction de l’AFP avait annoncé qu’elle allait "de nouveau cette année suivre la tradition", précisant que les barèmes seraient "donc revalorisés pour tous les salariés, au 1er mai (+0,7%) et au 1er novembre (+0,4%)."

Cependant, cette note ne disait rien sur les intentions de la Direction en ce qui concerne les deux augmentations au titre de 2012 qui étaient prévues en 2013. Aujourd’hui on nous confirme que ces deux hausses ne sont plus prévues. Tout comme l’indexation annuelle des primes qui intervient traditionnellement au 1er mars, mais qui avait déjà été supprimée en 2012.

"Un dû est un dû"

C’est ce qu’avait dit le PDG en 2011 lorsque nous demandions si l’AFP allait régulariser les indemnités congés payés. Des indemnités qu’elle devait depuis des années à son personnel en raison de la décision délibérée de ne pas appliquer la loi. Si une régularisation partielle - selon nous trop partielle - est intervenue pour la plupart des salariés, celle pour les expatriés, promise pour la fin 2012, n’a pas été versée. Et elle ne le sera pas en 2013, "manque de moyens", dit-on au 6e étage. Encore un cas flagrant d’inégalité" de traitement des salariés !

Visiblement, la Direction a beaucoup d’argent pour des dépenses inutiles - embauche d’énarques et de communicants, séminaires animés par des cabinets de consultants (genre "La Voie Des Hommes. Communauté de Talents Libres"), rencontres multiples pour vendre le bilan de la mandature du PDG, nouveau logo, caméras de vidéo-surveillance...

Quel contraste avec les dépenses nécessaires pour assurer le travail quotidien de l’agence - rechercher "une information complète et objective" (article 1 du Statut) ! On ne compte plus les restrictions drastiques, souvent mesquines et parfois empreintes de mépris...

Autre exemple grave, car touchant au réseau d’informateurs de l’agence : le barème des piges n’a pas bougé depuis 2009, et le budget piges, après avoir été raboté en cours d’année 2012, sera en recul de 10,3% dans le budget 2013.

D’autres voies sont possibles !

La situation financière de l’agence sera à l’ordre du jour du Comité d’entreprise de vendredi 22 février. Gageons que le PDG et ses directeurs nous chanteront la chanson des "contraintes du marché", de la "rude concurrence", de la "crise"..., cachant leurs responsabilités derrière des "lois naturelles" auxquelles on ne saurait échapper.

SUD s’emploiera à démontrer qu’il n’y a pas de fatalité et que la situation actuelle relève de mauvaises décisions et de méthodes immorales de cette Direction qui méprise le personnel et qui nous mène droit dans le mur.

Paris, le mercredi 20 février 2013
SUD-AFP (SUD Culture & Médias Solidaires)
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