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Le PDG déclare la guerre au personnel

jeudi 14 novembre 2013

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Après avoir tourné autour du pot pendant près de trois heures, Emmanuel Hoog a publié dans la soirée de mercredi (13/11) un texte qui précise ce qu’il n’a pas osé dire ou montrer au cours de sa réunion avec les représentants du personnel. Voici son programme, inspiré par la célèbre maxime "travailler plus pour gagner moins" :

  • "commencer par appliquer plus rigoureusement les règles du temps de travail et de repos : non report des RTT, des récupérations, des congés, qui entraînent d’importantes dotations pour congés non pris ;
  • "réduire le nombre de jours de repos, permettant un moindre recours aux pigistes et aux CDD de remplacement ;
  • "permettre aux salaires de progresser sans que cette progression soit principalement due à l’ancienneté ;
  • "modifier l’organisation du travail favorisant des redéploiements sur d’autres fonctions ou métiers qui correspondent aux objectifs stratégiques de l’Agence (vidéo, fil en langues étrangères… ) ;
  • "construire une politique d’expatriation à un coût mieux maîtrisé et justifié qu’il ne l’est aujourd’hui."

Au-delà des belles affirmations sur "le personnel, le capital le plus précieux de l’Agence", voici donc que la guerre est déclarée. La guerre au personnel, dont l’évolution de la masse salariale serait le principal frein à la compétitivité de l’Agence, dans l’inévitable course à l’augmentation de son chiffre d’affaires international.

SUD conteste totalement l’analyse de la situation de l’Agence présentée par le PDG. Nous contestons ses chiffres, ses dogmes et ses solutions.

La publication du document après la rencontre avec les représentants du personnel lève toutes les ambiguïtés qu’il a pu laisser planer pendant cette réunion où nous n’avons rien appris de nouveau. Inutile donc d’en faire un compte rendu exhaustif.

Relevons juste quelques petites phrases du président :

  • Quid d’un plan social ? Il n’y aura "pas de réduction des effectifs de manière sabrée".
  • Quel est l’objectif du Nouveau contrat social ? Le PDG veut "simplifier sans réduire les droits", ajoutant qu’il faudra "identifier ensemble les sources d’économies".
  • Il veut "donner confiance" en assurant que son but est le "maintien de notre capacité éditoriale", mais il esquive quand on lui demande si cela signifie que des postes non-J sont menacés.
  • Il dit qu’il ne veut pas toucher aux conventions collectives nationales mais qu’il faut finir avec le trop plein des 117 accords d’entreprise, sans préciser ce qu’il entend faire des conventions d’entreprise des employé-e-s, cadres et ouvriers.

Résignez-vous, nous demande M. Hoog

Le texte de la direction résume sa capitulation devant "le monde tel qu’il est et non tel que l’on voudrait qu’il soit", donc devant le marché et les diktats libéraux de Paris et de Bruxelles, en abandonnant toute référence autre que formelle au caractère spécifique de l’Agence France-Presse (son indépendance statutaire vis-à-vis des forces politiques et économiques).

Or, il n’y aurait jamais eu de progrès social si les générations antérieures s’étaient résignées à accepter "le monde tel qu’il est". Les enfants seraient encore au travail dans les usines, le repos hebdomadaire et les congés payés n’existeraient pas, ni la retraite ou la sécurité sociale. Et l’AFP, issue de la Résistance, n’aurait jamais vu le jour.

L’Agence n’aurait jamais existé et survécu sans cette volonté politique et citoyenne de la maintenir en vie, en dépit des "règles du marché".

Comme son prédécesseur Pierre Louette, l’actuel PDG est en rupture avec l’esprit du Statut de 1957, quand il fait une croix sur l’info en France, traduisant la volonté du gouvernement actuel de ne rien faire pour empêcher les Dassault, Hersant, Bouygues et autres marchands d’armes ou groupes financiers de se payer des médias à leurs bottes et selon leurs intérêts particuliers.

La nouvelle offensive contre l’évolution de la masse salariale relève des mêmes choix idéologiques. Aujourd’hui Hoog fait du Louette, comme Hollande fait du Sarkozy. L’ennemi est le travailleur, qui coûte trop cher.

  • Si on laisse faire maintenant, ça sera une spirale sans fin
    (d’ailleurs ça fait déjà trop longtemps que ça dure).
  • SUD contribuera activement à construire la riposte intersyndicale qui s’impose.

Tous ensemble contre les projets néfastes de M. Hoog !

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