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Travaux du siège : la santé des personnels négligée

mercredi 12 mars 2014

Après des semaines et des semaines d’atermoiements, la direction s’est enfin décidée à annoncer un déménagement - le deuxième en moins d’un an ! - du département économique et du service social, qui vont quitter pour quelques semaines au moins le siège de la place de la Bourse, qui pour la rue de la Bourse, qui pour la rue Vivienne.

Il aura fallu pour cela, le lundi 3 mars, une énième vague de symptômes physiques - maux de gorge ou de nez, irritations oculaires très handicapants - affectant pas moins de 18 journalistes et assistants de rédaction à l’Eco. Symptômes dont les causes ne sont toujours pas clairement identifiées mais dont il est évident pour tous qu’ils sont liés à la réalisation du programme de travaux en cours mais aussi aux conditions de travail toujours plus stressantes au sein des services atteints. Rappelons à ce sujet que les élus du personnel au CHSCT, très investis dans l’accomplissement de leur responsabilité, avaient reproché à la direction de n’avoir pas entrepris d’enquête sérieuse sur les raisons de ces épisodes à répétition depuis maintenant deux ans, et l’avaient fait savoir à l’Inspection du travail.

Il aura fallu surtout l’intervention pressante de l’Inspecteur du travail, saisi par le secrétaire du CHSCT en janvier dernier et présent lors de la réunion du CHSCT du 27 février.

On ne compte plus le nombre de réunions, où la direction a occupé le terrain en faisant mine de prendre conscience de la situation sans en tirer aucune conséquence sérieuse, au motif qu’il n’existait "aucune alternative de relocalisation" et que le coût d’une suspension des travaux aggraverait les finances de l’AFP, déjà mal en point comme chacun le sait.

La direction avait choisi de mener à bien au siège un programme de travaux très important - plusieurs millions d’euros - tout en gardant l’immeuble de la place de la Bourse occupé, malgré les risques connus de travaux lourds dans un environnement occupé. Elle doit assumer les conséquences de ses choix, et ne saurait s’abriter derrière des arguments d’opportunité quand la santé des personnels de l’agence est en jeu.

Au point où nous en sommes arrivés aujourd’hui, les syndicats signataires considèrent comme une nécessité le déménagement partiel et provisoire du siège annoncé lundi 10 mars.

Ils informent toutefois la direction qu’il est hors de question qu’une partie du service Elections travaille dans les locaux habituels du département économique pour les soirées électorales des municipales, quand bien même les travaux seront totalement interrompus pendant quatre jours aux dates du scrutin. En effet, il faut un à deux mois dans le meilleur des cas pour que les poussières se dissipent après la fin d’une phase de travaux, comme l’a dit elle-même la direction soit devant le CHSCT soit lors des réunions régulières Impact avec des représentants des services rédactionnels.

Au-delà des problèmes liés aux travaux, c’est de manière plus globale la question des conditions de travail au quotidien qui est posée, et pas seulement d’ailleurs dans l’immeuble du siège quand on sait à quel point les locaux de la rue Vivienne affectent le moral de beaucoup de ceux qui y travaillent (bruit, problèmes de réglage de la climatisation, quasi absence de lumière du jour...). Beaucoup de services travaillent aujourd’hui en open space, un environnement que le directeur de l’Information Philippe Massonnet avait dit vouloir bannir après des visites de locaux de médias à l’étranger. A cela s’ajoute, à l’heure des nouvelles technologies de l’information, le Toujours plus, toujours plus vite, synonyme de davantage de stress.

Est-il besoin de le rappeler ? Les organisations syndicales sont là pour défendre les intérêts du personnel y compris concernant les conditions de travail - c’est plus particulièrement le rôle de vos élus au CHSCT - et obtenir qu’il soit porté remède aux problèmes rencontrés. Elles exerceront la vigilance que requiert la situation et ne permettront pas que les équipes à nouveau déménagées retrouvent leur espace habituel de travail sans que celui-ci soit pleinement sécurisé.

Les syndicats CGT, FO, SUD, CFE-CGC

PARIS, le 12/03/2014