Après plus de trois mois de négociations sur un "Grand accord social", censé se substituer à la quasi-totalité des accords d’entreprise en vigueur, la direction de l’AFP convie les six syndicats représentatifs pour leur présenter son bilan des négociations, le 3 juillet à 11h. Ayant participé à toutes les réunions, voici le bilan que SUD en dresse.
Manque de sincérité
Dès les premières réunions, les trois syndicats présents ont demandé à la direction d’expliquer honnêtement ses objectifs.
Un inventaire exhaustif de l’existant aurait permis de comparer les droits actuels des salariés aux objectifs de la direction. Et de comprendre aussi ce qui se passerait en l’absence d’accord de substitution. Ces informations n’ont pas été fournies.
Aucun chiffrage précis des économies qui seraient réalisées si les droits sociaux étaient diminués en application des "propositions" de la direction.
Pas non plus d’éclairage sur l’ensemble des textes existants (nous attendons toujours de recevoir copie de la convention collective des ouvriers des transmissions de la Presse parisienne, à laquelle se réfère la convention d’entreprise des OT de l’AFP ; où en est la procédure pour "faux et usage de faux" concernant l’accord du 17-12-1999 ?).
Pas de prise en compte des critiques et propositions des syndicats ; la trame de projet d’accord, que la direction a transmise aux chefs de service, ne contient que les changements "actés" par elle-même, elle seule.
Promesse non tenue
C’est en septembre 2013 qu’Emmanuel Hoog avait annoncé son intention de "construire un nouveau contrat social pour l’Agence qui passe par la négociation d’un grand accord d’entreprise par ailleurs protecteur pour les salariés.".
Belle promesse : harmoniser et améliorer les droits sociaux, professionnels et démocratiques des salariés de l’AFP dans le monde entier, quel que soit leur statut.
Mais le PDG n’a pas tardé à préciser que son Plan avait deux aspects. Le volet social a rapidement fait place au volet économique. Ceux qui espèrent une hausse des salaires, en sacrifiant des RTT, en resteront pour leurs frais. La direction l’a avoué : le Plan Hoog garantit aux salariés de nouveaux sacrifices, mais pas de contreparties.
Régression sociale
Aucune avancée pour les salariés locaux ou régionaux : leurs droits, définis à minima (respect de la législation locale), seront simplement mis en annexe. Comme les droits des pigistes en France.
C’est la régression sociale pour tous. Elle se résume par la formule "travailler plus pour gagner moins". Avec, comme points forts : l’allongement des horaires, la suppression de RTT, des congés en moins (pour certains), un gel des salaires sans fin.
Dès le départ, le texte proposé n’était ni fait ni à faire. Les négociations menées à la va-vite ne l’ont pas amélioré. Conclusion, que SUD adresse au PDG (exceptionnellement nous le tutoyons) :
RTT - Retire Ton Texte !
Une réunion intersyndicale est prévue le 3/7 à 14h pour faire suite aux éventuelles annonces du PDG