SUD-AFP exprime sa solidarité avec les collègues en Turquie et publie ici un communiqué de leur syndicat TGS, ainsi qu’un communiqué de soutien de l’ensemble des syndicats AFP en France.
Communiqué du Syndicat des journalistes de Turquie (TGS)
Un accord n’a malheureusement pas pu être trouvé lors des négociations de convention collective avec l’Agence France Presse (AFP). Faisant la sourde oreille aux demandes de nos confrères à l’AFP, les représentants patronaux ont fait des propositions se moquant presque des salariés lors des négociations.
Même si l’existence d’une crise est niée au niveau officiel en Turquie, la hausse des prix des produits alimentaires, des vêtements, des loyers, de l’électricité rendent difficile la vie de tous et de joindre les deux bouts. Alors que les chiffres officiels de l’inflation annuelle annoncés par l’Institut turc de statistiques sont de 19% et l’inflation réelle a dépassé les 30%, les représentants patronaux ne proposent aux salariés qu’une augmentation de 11%. Nos confrères à l’AFP ne demandent pas une augmentation mirobolante, ils essayent simplement de protéger leurs salaires face à l’inflation.
Voici quelques exemples de l’inflation en Turquie :
La hausse des prix des produits laitiers a été de 13,76%, des légumes et des fruits de 12,57%, des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées de 8,67% au mois d’août. L’inflation depuis janvier jusqu’en août est de 30,3%.
Ces chiffres proviennent des études indépendantes et correspondent aux chiffres réels, non manipulés, que nous, citoyens, constatons au quotidien.
Nous avons tenté plusieurs fois d’expliquer ces faits aux représentants patronaux lors des négociations de convention collective. Mais malgré cela, on nous a proposé une augmentation qui correspond à la moitié de l’inflation officielle. On nous a montré des exemples de France, raconté que les salariés du bureau de Turquie de l’AFP travaillent dans de très bonnes conditions. Or, la fonte de la valeur de la livre turque de 35% en un an face à l’euro a été ignorée.
Nous souhaitons, bien sûr, une résolution par la voie du dialogue à la table des négociations. Mais qu’on n’attende pas de nous de signer un accord qui ne permettrait pas de garantir nos droits et qui servirait à écraser nos membres sous le poids de l’inflation.
Aujourd’hui, nous affichons ici l’annonce de grève. Si l’employeur ne nous présente pas une proposition raisonnable répondant à nos demandes, nous n’hésiterons pas à nous mettre en grève dans les jours suivants.
Avec nos gilets de grève dessus, nous nous battrons jusqu’à ce que nos demandes soient prises en compte.
Syndicat des journalistes de Turquie (TGS)
Communiqué de l’intersyndicale de l’AFP : Soutien à nos collègues locaux en Turquie
L’intersyndicale de l’AFP tient à apporter son soutien à nos collègues locaux en Turquie qui, après plusieurs semaines de négociations salariales infructueuses, ont décidé la semaine dernière de se mettre en grève pour contraindre la direction à accéder à leurs demandes.
La Turquie est frappée depuis plusieurs mois par une grave crise économique qui a pour incidence une inflation galopante : celle-ci a été de 19% cette année, selon l’Institut national turc. Plusieurs autres sources indépendantes avancent même un taux de +30%, notamment sur des denrées de premières nécessité.
Face à la menace d’une grève et la rupture pour le moment actée des négociations, la direction de l’Agence s’est empressée de communiquer sur le sujet en arguant que les salaires de ces journalistes locaux avaient été revalorisés "chaque année", sans pour autant dire de combien. Elle a aussi laissé entendre que, mieux payés que la plupart de leurs confrères turcs, ils n’avaient pas à se plaindre de leurs conditions…
Les syndicats de droit français de l’AFP ne peuvent accepter une telle posture et apportent tout leur soutien à leurs collègues locaux turcs, qui travaillent déjà dans des conditions difficiles, notamment sous la pression constante d’un pouvoir autoritaire.
Nous demandons à la direction d’accéder aux demandes de nos collègues de droit local.
L’intersyndicale CGT, SNJ, SUD, FO, CFDT et CFE-CGC toutes catégories
Paris, le 13 septembre 2021