Retraite, salaire : Qui ne tente rien n’a rien !

La consultation inédite du personnel organisée par les syndicats de l’agence a rendu son verdict. Seules 319 personnes sur environ 1.200 salariés de statut « Siège » sollicités ont participé au vote qui s’est tenu du 22 février au 15 mars.

L’intersyndicale avait fixé comme seuil le nombre de 600 votes en faveur de la grève (environ la moitié du personnel staff, journalistes et personnels technique et administratif) pour lancer un mouvement à l’AFP afin de réclamer des hausses de salaire en 2023 et compenser notre perte de pouvoir d’achat due à l’inflation depuis un an.

Quelque 200 votants (63%) ont choisi l’option 2 de la consultation « Je suis prêt à m’engager dans un mouvement de grève dès maintenant pour obtenir un engagement ferme concernant une augmentation générale des salaires ».
Tandis que 119 votants ont préféré l’option 1 : « J’accepte d’attendre la fin d’année pour obtenir une éventuelle augmentation générale (proposition de la direction) ».

Il n’y aura donc pas de grève pour l’instant à l’AFP pour revaloriser nos salaires… faute de majorité au sein du personnel de statut français.

Mais l’exercice ne fut pas inutile et SUD remercie toutes celles et tous ceux qui ont pris la peine d’aller voter au CSE ou bien d’envoyer leur choix à l’adresse dédiée (nao@afp.com).

La majorité des votants n’ont pas cru aux vagues promesses faites en janvier par la direction. Elle avait alors dit qu’elle n’envisageait pas d’augmentation salariale avant 2024 (ou au mieux fin 2023) et qu’une éventuelle hausse ne serait étudiée que si l’inflation restait élevée (au moins 5%) et si "les conditions le permettaient".

Beaucoup de si...

C’est pour cela que SUD avait ouvertement et pleinement milité pour le choix 2 : la grève. Car nous estimions que c’était de notre responsabilité de dire aux salariés ce qu’il convenait de faire pour avoir le plus de chance d’obtenir une augmentation salariale dans les mois à venir, alors que les prix flambent dans les magasins.

A travers deux tracts, SUD a non seulement rappelé l’énorme impact de l’inflation sur les salariés du « Siège », mais aussi ses conséquences sur le long terme avec des plans de carrière complètement dévalués. SUD a aussi rappelé que pousser la direction à demander plus d’argent à l’Etat pour tenir compte de l’inflation, c’est aussi défendre la mission d’intérêt général de l’AFP.

Si la majorité des votants semblent adhérer à cette analyse, elle n’a pas fait bouger pour autant la grosse majorité des non-votants…
Cela veut-il dire pour autant que la majorité silencieuse de l’AFP est satisfaite de son sort (« Les salaires à l’AFP sont confortables », répètent volontiers certains) ? Ou bien est-ce de l’indifférence ? Du fatalisme ? Le message des syndicats (qui ont tous appelé à voter) n’est-il pas bien passé faute de communication suffisante (pas d’appel à voter sur Aurore) ?

Difficile de tirer des conclusions définitives sur la signification de cette abstention massive.

En revanche, la direction va sans nul doute être confortée dans ses choix et en faire le minimum. Et tant pis si l’Etat décide finalement en fin d’année de ne pas augmenter sa contribution à la mission d’intérêt général.
Nous verrons bien la tournure que prendra la reprise de la Négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires prévue en septembre.
SUD continuera à se battre pour une revalorisation en pourcentage de nos salaires.

D’ici là, et au-delà de la NAO à l’AFP, SUD appelle les salariés à participer massivement à la mobilisation contre la réforme des retraites, en particulier à la journée du 23 mars.

Il ne faut pas laisser les autres se battre seuls contre une réforme injuste au prétexte que l’AFP se doit de couvrir l’actualité. Dans certains secteurs de notre économie, des salariés poursuivent des grèves reconductibles pour défendre l’intérêt général. C’est aussi le vôtre, salariés de l’AFP.

Réclamons, comme des centaines de milliers de personnes dans les rues :

Augmentez nos salaires, pas l’âge de la retraite !

En l’absence de cortège unitaire de l’AFP, SUD-AFP défilera le 23 mars avec les autres syndicats SUD dans le cortège de l’Union syndicale Solidaires.

Paris, le 22 mars 2023
SUD-AFP (Solidaires-Unitaires-Démocratiques)