Les organisations syndicales CGT, SUD, CFDT, FO et CFTC de l’Agence France-Presse viennent de signer un protocole d’accord sur l’amélioration du plan de carrière des Employés de Presse, profession la plus féminisée et ayant les plus faibles salaires de l’entreprise.
En vertu de cet accord, les quelque 150 employé-e-s bénéficient notamment d’une hausse des salaires mensuels de 33,40 € bruts (hors ancienneté) au 1er janvier 2008 et d’une prolongation du plan de carrière, qui leur garantit une progression automatique et régulière pendant plusieurs années supplémentaires.
Un exemple à suivre
Certes, le montant des hausses salariales est modeste. Cependant, ce nouveau plan est à plusieurs titres un exemple à suivre.
Au départ, la direction souhaitait aller vers une plus grande individualisation des salaires, à l’instar de ce qu’elle avait obtenu chez les Journalistes avec l’accord du 15 septembre 2006 (non signé par SUD). Chez les Employés, cela devait se traduire par la création d’un nouvel échelon attribué "au choix" pour les métiers susceptibles d’évoluer,
• l’instauration d’entretiens annuels d’évaluation,
• le refus d’améliorer le plan de carrière des métiers susceptibles d’être externalisés (ou supprimés),
• le rejet de toute hausse générale des salaires pour l’ensemble de la catégorie (hors indexation annuelle).
En mars dernier, les employé-e-s ont observé une grève de 2 semaines pour dire NON à cette logique d’individualisation, réclamant une amélioration du plan de carrière automatique et une augmentation pour tous. Le texte de l’accord, qui a fait l’objet de longues négociations, donne entière satisfaction à ces demandes.
Pour SUD, cet accord pourrait servir d’exemple pour résoudre le problème récurrent chez les Journalistes de l’AFP : après 20 ans d’ancienneté, ils n’ont plus aucune augmentation automatique ; tout est "au choix", c’est-à-dire à la discrétion de la direction. Nombreux sont les laissés-pour-compte de ce système.
Le plan de carrière des Employés de Presse prévoit pour ceux et celles qui sont arrivé-e-s aux derniers échelons de leur métier une prime (la "prime de carrière") qui leur garantit une progression salariale par plusieurs paliers pendant de nombreuses années.
L’accord chez les Employé-e-s montre aussi que la lutte peut être payante : la grève de mars dernier a été globalement menée dans l’unité syndicale, malgré d’évidentes divergences entre les organisations. Cela a été possible car les Employés ont eux-mêmes défini leurs revendications et organisé leur lutte, à travers leurs Assemblées générales, dans le respect du pluralisme et des opinions.
SUD-AFP (SUD Culture Solidaires)
Paris, le 26 novembre 2007
Pour en savoir plus :
– Détails de l’accord, dans SUD Infos Employés n° 3
– Bilan de la grève des Employés (mars/avril 2007)