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AFP Sarajevo : précarité extrême !

jeudi 12 novembre 2009

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Note-syndicats-SNJ-CGT, FO, SUD


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Alors que la direction continue à louvoyer sur la question des contrats précaires de droit français - CDD abusifs à répétition, emploi de pigistes à des postes permanents etc. - elle cherche à virer de manière particulièrement brutale des journalistes à statut local qui ont travaillé depuis des années pour l’AFP dans les Balkans.
 
Vendredi dernier, les deux journalistes anglophones qui assurent depuis fort longtemps notre présence à Sarajevo - l’une depuis huit ans et l’autre depuis pas moins de 14 - se sont vu signifier que leurs contrats allaient être résiliés, avec la fermeture pure et simple de leur bureau.
 
Cerise sur le gâteau, la direction a cherché à leur imposer des "conditions" qui seraient tout simplement illégales en droit français et dans bon nombre d’autres pays européens. On leur a également signifié que ces conditions ne seraient plus proposées si elles ne donnaient pas leur accord écrit dans un délai très bref.
 
Parmi les conditions que la direction veut leur imposer :

  • une misère en guise d’indemnité de licenciement : un tiers de mois par année de présence, au lieu du mois plein qui leur serait dû au titre de la législation française pour ce qui concerne les journalistes ;
  • l’obligation de signer une lettre dans laquelle elles renoncent à tout droit de recours ultérieur contre l’AFP. Une première mouture de cette lettre, qui invoquait la notion de rupture à l’amiable ("consensual termination") a été retirée ;
  • la fermeture immédiate de leur bureau, la direction ne faisant plus appel à elles pendant un préavis de trois mois.

En France certaines de ces conditions seraient bien entendu illégales : en particulier la notion scandaleuse de "rupture à l’amiable" ("consensual termination") initialement invoquée pour désigner ces licenciements. Elle serait au minimum soumise à l’approbation de l’inspecteur de travail.
 
Inutile de dire que nos deux collègues, qui ont fidèlement servi l’AFP depuis des années dans des conditions difficiles, ont des obligations familiales et peu de chances de retrouver du travail à brève échéance vu la conjoncture actuelle en Bosnie-Herzégovine.

La direction de l’AFP n’a à aucun moment proposé de leur trouver un autre poste.

Qui plus est, la formulation employée pour annoncer la fermeture du bureau laisse entendre que celui-ci pourrait être rouvert à brève échéance avec d’autres salariés. Ce qui pose des questions inquiétantes quant au statut exact du bureau actuel.
 
Les syndicats SNJ-CGT, FO et SUD-AFP exigent que la direction lève cette mesure injuste et arbitraire contre nos deux collègues.

Nous exigeons par ailleurs que toute mesure de ce type prise contre des salariés de statut local soit au minimum conforme aux principes du droit applicable en France.
 
Le recours de plus en plus fréquent à des contrats de statut local, y compris pour des salariés qui ont auparavant été employés sous des statuts précaires de droit français, constitue une menace non seulement pour les intérêts des personnels concernés, mais pour tous les salariés de l’AFP dans le monde.
 
Syndicats SNJ-CGT, FO et SUD-AFP, Paris le jeudi 12 novembre 2009